Interview Magazine SLR

INTERVIEW OCHO Y MEDIA

Par Magali – Magazine Musical Sur Les Rails - Février 2006– 20 000 exemplaires

Région Midi Pyrénées et proches alentours

SLR : Ocho Y Media est une grande famille de 11 musiciens, originaire de la région parisienne. Quand et dans quelles circonstances s’est-elle formée ?

OCHO Y MEDIA : La Ocho est un groupe presque involontaire !

Au départ, c’était un groupe de fêlés de la salsa, qui répétaient ensemble par passion…Puis on a commencé à jouer pour des potes, dans des bars, dans des squatts, puis dans des salles de mieux en mieux, etc.. Il y a eu des changements de musiciens au début (les fondateurs restant sont la Voz, le Yéti et le Tigre), mais depuis 4 ou 5 ans, on a la chance d’avoir une équipe super soudée et stable avec 11 musiciens + 1 sonorisateur + 1 éclairagiste, donc une famille de treize et non plus onze… Au départ on ne jouait que des reprises de « salsa dura » (époque new-yorkaise, années 70) ; mais on commencé à faire des compos et on a vu que ça fonctionnait bien… Mr Sanchez, notre sonorisateur nous a  convaincu d’enregistrer et notre premier album « Llego la hora ! » est sorti en Juin 2004.

En conclusion, la Ocho ne se fixe jamais d’objectifs en termes d’ambition, on met un pied devant l’autre, on bosse et on prend ce qui vient !

SLR : A y regarder de près, on compte peu de groupes de salsa français et parmi eux, vous faîtes figure de groupe phare. Parlez nous de ce qui vous distingue et fait votre force (assise rythmique, section cuivres….).

OCHO Y MEDIA : Ce qui fait la force de la Ocho ? ça c’est difficile à cerner ! bien sûr, on bosse, mais on n’est sûrement pas le meilleur groupe de salsa français techniquement parlant. Par contre, on sait qu’on a un enthousiasme, une joie collective qui a de l’impact sur le public… Cette qualité vient probablement du fait que la Ocho est au départ un groupe d’amateurs (dans le bon sens du terme) et du fait qu’on s’est rôdés sur scène pendant des années…

A noter aussi que la Ocho est un groupe 100% gaulois ! Même si quelques uns d’entre nous ont des origines un peu douteuses et en profitent pour chanter, on est fiers de montrer qu’un groupe réellement français peut faire quelque chose dans cette musique !!

SLR : Bien que vous excelliez dans la salsa, votre musique arbore d’autres couleurs : reggae, ska…C’est important pour vous cette « ouverture » ?

OCHO Y MEDIA :  Bien sûr, ce n’est pas un choix « marketing », un groupe doit trouver sa voie, un son propre,  et donc on joue ce qu’on a envie de jouer !  On a beaucoup d’influences reggae ou ska, et c’est un challenge d’intégrer tout ça dans de la salsa, avec une formation salsa (sans guitares ni batterie par exemple)…

En plus, on sent bien que le public attend ça, qu’on casse un peu l’orthodoxie parfois pesante de la salsa !  Les spécialistes et les danseurs de salsa veulent entendre des choses neuves, et ceux qui ne sont pas spécialement branchés salsa s’éclatent avec la Ocho car c’est une musique directe, accessible, festive et sans prise de tête…

La Ocho ne cherche pas à singer les Cubains, on ne jouera jamais avec des chemises à fleur, des panamas sur la tête et des palmiers en plastique sur scène : on fait de la salsa, mais avec un esprit de groupe rock !

SLR : Votre second album, « Sigue !», sort ce mois-ci (février 06) chez Mosaic Music. En quoi est-il, musicalement parlant, différent ou semblable à « Llego La Hora », votre 1^er opus ?

OCHO Y MEDIA :  « Sigue ! » reste clairement un album de la Ocho, enregistré en studio, mais dans un esprit « live » et festif.  Il est ochoproduit, mais on s’est quand même donnés les moyens de faire quelque chose de qualité d’un point de vue enregistrement, mix, mastering, etc. Il y a 13 titres, dont 12 signés Ocho Y Media, + une adaptation très libre de la chanson de C.Nougaro « le Jazz et la Java », intitulé « Skacha »

Il y a aussi plus d’ouverture musicale que sur « Llego la hora ! » qui était essentiellement salsa, avec un reggae (Dinero), et pas mal d’influences ska et ragga.

Il faut aussi dire un mot sur l’objet lui-même, que nous avons choisi de faire en digipack carton comme le premier album, avec une super pochette, un super livret, plein de photos et toutes les paroles… Ca donnera peut être envie aux gens de l’acheter ? 

SLR : Sur « Llego La Hora », vos textes sont tous écrits en espagnol. Votre nouvel album « Sigue », lui, est en plusieurs langues. Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire un album « polyglotte » ?

OCHO Y MEDIA :  bon, l’essentiel des titres sont quand même chantés en espagnol ! « Skacha »  est chanté à moitié en français et à moitié en espagnol bien sûr… « W.M.D. » est un boogaloo de la balle, chanté en anglais..

SLR : Quels thèmes abordez-vous sur ces nouveaux titres ?

OCHO Y MEDIA :  les textes parlent moins de la Ocho que ceux du premier album (ce qui est logique). Certains parlent de la vie de tout le monde, comme « A la hora », « Historia Simple » ou « Mi Ritmo » (l’histoire de tous ceux qui quittent leur famille pour aller chercher du boulot « à la capitale »). D’autres sont un peu plus engagés, comme « W.M.D. » (jetez vos télés !), « Noviembre 2004 » (sur la réélection de Mr Bush), ou « Dinero » (notre version de « Money »…)

SLR : Qu’est-ce qui vous a le plus marqué dans l’actualité récemment ?

OCHO Y MEDIA :  joker ! on en parlera dans le troisième album !!

SLR : J’ai entendu dire qu’il fallait avoir de bonnes semelles et une bonne dose de souffle pour vivre comme il se doit un concert d’Ocho Y Media…Vous confirmez ?

OCHO Y MEDIA :  Non, pas du tout !!  On peut bien sûr avoir révisé « Casa te con ella », « Di le que no » et « Enchufla doble », mais on peut aussi venir avec la ferme intention de pogoter, ou apporter son petit siège pliant. Pas de jugement, pas d’exclusion !  En tous cas, on vous promet des surprises sur scène, pas la répétition des albums !!

Comments

[Laurent VALDES]

j'avais eu vent de vos prestations à Tempo Latino.
Puis j'ai entendu "cuando llega adrenalino" sur le podcast ritmo latino.
résultat: pour un fan d'electro qui aime aussi la salsa, j'ADORE vos mélanges. Persévérez. j'adore votre énergie créatrice. ne vous arrétez pas.